SITE DOS AMIGOS DA ALEXANDRINA - SITE DES AMIS D'ALEXANDRINA - ALEXANDRINA'S FRIENDS SITE

     

TOUSSAINT
— b —

Lecture de l'Apocalypse de saint Jean, (VII,2-4 & 9-14).

Moi, Jean, j'ai vu un ange qui montait du côté où le soleil se lève avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ; d'une voix forte il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de dévaster la terre et la mer : « Ne dévastez pas la terre, ni la mer, ni les arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » Et j'entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, douze mille de chacune des douze tribus d'Israël.

Après cela, j'ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d'une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau ! » Tous les anges qui se tenaient en cercle autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le Trône, la face contre terre, pour adorer Dieu. Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen! »

L'un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? » Je lui répondis : « C'est toi qui le sais, mon Seigneur. » Il reprit : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau. »

 

Psaume 23

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C'est lui qui l'a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu, son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent,
qui recherchent la face de Dieu !

 

Lecture de la première lettre de saint Jean, (III,1-3).

Mes bien-aimés, voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu — et nous le sommes —. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu'il n'a pas découvert Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Matthieu
(V, 1-12).

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ! Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux êtes-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

 

Les Saints nous attendent au Ciel

Une grande confusion s’est depuis longtemps installée dans les esprits de beaucoup de fidèles, à savoir que la Toussaint soit la triste journée des Morts. Nous parlerons des Morts demain, 2 novembre, et nous verrons même que ce jour ne doit pas être triste.

Aujourd’hui, 1 novembre, nous fêtons dans une grande joie tous les Saints et toutes les Saintes du Paradis. Cette fête existe dans l’Eglise depuis des siècles.

Dès le IVe siècle les Eglises d’Orient célébraient en une fête commune tous les martyrs de la terre. Saint Ephrem composa pour cette circonstance une hymne où l’on voit qu’à Edesse cette fête était fixée au 13 mai. En Syrie, elle était placée au vendredi après Pâques. Dans une homélie sur les Martyrs, saint Jean Chrysostome précise qu’il parle le premier dimanche après la Pentecôte ; cet usage a été conservé jusqu’à nos jours par l’Eglise byzantine, qui a par une évolution normale transformé la fête des “Martyrs de toute la terre” en celle de “Tous les Saints”.

Le choix de ces différentes dates est significatif : on a voulu associer les Saints au triomphe du Christ ou à l’effusion de l’Esprit ; suivant la poétique formule de l’empereur Léon le Sage, l’Eglise célèbre les fleurs produites par la terre arrosées des fleuves du Saint-Esprit.

Comme souvent, l’Orient a montré la voie à l’Occident. C’est probablement le 13 mai 609 que le pape Boniface IV transforma le Panthéon de Rome en “une église de la Bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous les Martyrs”. C’était la première fois qu’un temple païen devenait église chrétienne. Sans doute la Providence y avait préparé le terrain, en faisant que justement l’architecture de ce temple fût tout-à-fait exceptionnelle : la voûte surbaissée éclairée seulement par son centre où pénètrent la lumière et le ciel.

Successivement, à la fête “de tous les Martyrs”, se substitua peu à peu la fête de “tous les Saints”, avec les Confesseurs et les Vierges. La première mention d’une véritable “Toussaint” apparaît à Salzburg à la fin du VIIIe siècle, sans doute par l’influence du théologien Alcuin, lui-même abbé à Tours.

Certains demanderont : Pourquoi une fête de “Tous” les Saints, puisqu’on les fête déjà tout au long de l’année ? C’est une bonne question, qui masque toutefois une mauvaise information assez généralisée aujourd’hui. C’est l’occasion de parler d’un Livre de l’Eglise, qui s’appelle le “Martyrologe”. Selon une habitude remontant aux premiers temps de l’Eglise, on a consigné par écrit - dans un premier temps, la liste de tous les Martyrs, au jour de leur mort (c’est-à-dire au jour de leur naissance au Ciel, leur jour “anniversaire”) ; plus tard, on y adjoint peu à peu tous les Saints canonisés officiellement, et dernièrement aussi tous les Bienheureux. Certains jours, il y a deux pages entières de liste de Saints et Bienheureux, c’est dire combien il est impossible de les fêter chaque jour tous à la fois. On ne pourra que vivement conseiller à tous les fidèles la lecture assidue de ce beau Livre.

Dans son calendrier officiel, l’Eglise fête certains Saints particulièrement caractéristiques : les Apôtres, les Fondateurs d’Eglises locales, le ou les premiers Martyrs de ces Eglises, les Pères de l’Eglise, les Docteurs. Bien évidemment, l’Eglise ne dispose “que” de trois-cent soixante-cinq jours, alors que les Saints sont des milliers et des milliers.

Autre question maintenant : Quel intérêt représentent pour nous ces célébrations en l’honneur des Saints ? N’avons-nous pas suffisamment de l’enseignement de Christ dans l’Evangile ?

Posée ainsi, cette judicieuse question porte en elle-même sa réponse parfaitement théologique : notre vie doit suivre en tout celle de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme. Il n’y a que Jésus que nous pouvons et devons imiter en tout, sans risque de nous tromper. Et il n’y a que Jésus envers qui nous devons avoir des attitudes d’adoration, de sorte qu’en langage musical on pourrait dire que Jésus a écrit la partition de l’Evangile, tandis que les Saints l’ont interprétée.

Les Saints, eux, ne sont pas de “petits dieux” subalternes, qui devraient accaparer notre dévotion et satisfaire tous nos caprices : obtenir ceci, faire que cela se fasse ainsi et pas autrement, jusqu’à certaines attitudes de véritables superstitions. Dans beaucoup d’églises, de braves personnes se précipitent sur les cierges ou les luminaires à allumer devant une statue de Madone ou de saint Antoine, sans même adresser un petit salut à Celui qui est présent réellement dans le Tabernacle eucharistique. Ne disons pas que ces personnes soient de mauvaise foi, simplement leur dévotion est mal éclairée, et les prêtres doivent s’employer à le leur expliquer patiemment.

En revanche, théologiquement, l’Eglise nous rappelle chaque jour que les Saints ont été des êtres humains comme nous, avec leurs faiblesses, leurs erreurs, leurs défauts, qu’ils ont combattus de toutes leurs forces durant leur vie terrestre, par amour de Dieu et pour se rapprocher toujours plus de la perfection à laquelle Dieu nous convie. En regardant ces saintes Figures, en admirant les grands moments de leurs vies, leurs combats, nous ne pourrons qu’être encouragés à les suivre, bien persuadés que ce qu’ils ont fait pourrait aussi être humainement à notre portée, la grâce de Dieu aidant.

Dieu ne nous demande pas d’être parfaits ici-bas, tout-de-suite, et sans jamais céder à quelque tentation. Dieu connaît notre faiblesse et ne nous la reprochera jamais. Ce qu’Il attend de nous, est un effort, une recherche du mieux, et cela, chacun peut le faire.

C’est dans ce sens-là que nous pouvons recourir à nos grands Amis, les Saints : “Toi, saint X qui as réussi à faire ceci, cela, aide-moi, donne-moi quelque chose de ton amour pour Dieu, quelque chose de ta force d’âme”. C’est un peu comme si, pour mieux préparer un examen, j’appelle un de mes camarades en lui disant : Toi, tu es bien préparé, tu ne pourrais pas venir relire avec moi telle matière ? Personnellement, je ferai le même travail pour mon examen, mais de le faire en compagnie d’un camarade mieux préparé que moi et que j’aime bien, cela me donnera plus d’ardeur pour me préparer. N’oublions pas non plus cet élément doctrinal souvent oublié de la puissante intercession des Saints auprès de Dieu.

C’est aussi dans cette perspective que depuis les débuts, les Chrétiens ont pris l’habitude de donner à leurs petits enfants non plus des noms de divinités, de héros ou de “vedettes”, mais des noms de Martyrs : très souvent furent donnés les noms de Pierre, Paul, Laurent, et même celui-là-même de “Martyr”. Ce prénom qu’on reçoit au sacrement du Baptême n’est jamais un hasard, et tous nous pourrons trouver dans tel ou tel trait de la vie de notre saint Patron, quelque chose qui se rapportera à notre vie. On aimera comprendre pourquoi on invoque saint Antoine de Padoue pour retrouver un objet perdu, saint François Régis pour les femmes stériles, sainte Claire pour la télévision, Notre Dame de Lorette pour les aviateurs, etc.

Les Saints nous attendent au Ciel : saint Jean-Baptiste, saint Joseph, saint Pierre, saint Paul, saint Benoît, saint Vincent de Paul, saint François, saint Jean-Marie Vianney… Ce devrait être pour nous un stimulant très fort de penser que dans “peu” de temps nous serons en leur compagnie, au Ciel, devant Dieu, avec Marie, la glorieuse Mère de Jésus et Ses myriades d’Anges et de Saints.

Oh ! dans le Ciel, il n’y aura plus de maladies, plus de souffrances, plus de jalousies, plus de rivalités ; plus d’impôts, plus de procès ; plus de voitures, plus de moteurs, plus de catastrophes…

Vraiment, il y a de quoi se réjouir, en ce jour de Toussaint. Réjouissez-vous tous, frères et sœurs, et mettez-vous promptement à l’école de Jésus-Christ, à la suite de tous les Saints ; apprenez à connaître qui est votre saint Patron ou votre sainte Patronne, fêtez-les au jour de leur “naissance au ciel” : le Martyrologe vous l’enseignera.

Abbé Charles Marie de Roussy

PARA QUALQUER SUGESTÃO OU INFORMAÇÃO