« Méfiez-vous ! »
« Jésus s'était
assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la
foule déposer de l'argent dans le tronc ».
Après cette longue et
pertinente observation des faits et gestes de la foule, Jésus lança à
ses disciples :
« Méfiez-vous ! »
Voila un
avertissement qui a son importance : se méfier.
Mais, se méfier de
qui et pourquoi ?
Jésus le dit
aussitôt : « des scribes », ces hommes cultivés qui scrutent les
écritures et qui les commentent avec autorité. Ils connaissent tout et
leur avis fait “jurisprudence” ; ils sont crains par le peuple, car en
plus de leur “savoir”, ils ont de l’autorité, une autorité qui n’est pas
toujours utilisée à bon escient… Ce qui est cause de “méfiance” et
parfois aussi de haine.
Mais, Jésus va encore
plus loin : Il explique pourquoi le “petit peuple” doit se méfier de ces
hommes puissants : tout simplement parce qu’ils « tiennent à sortir
en robes solennelles et aiment les salutations sur les places publiques,
les premiers rangs dans les synagogues, et les places d'honneur dans les
dîners ». Ce sont des paradeurs, des faux “spirituels”, des
comédiens menteurs.
Cette argumentation
de Jésus ressemble fort à une autre qu’Il a adressée aux mêmes scribes,
les appelant de “sépulcres peints en blanc et remplis de pourriture”.
Et comme si cela ne
suffisait pas, le Seigneur ajoute encore : « Ils dévorent les biens
des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d'autant plus
sévèrement condamnés ».
Ce sont des rapaces,
des “loups déguisés en agneaux”. C’est pourquoi je jugement de Jésus est
terrible : « ils seront d'autant plus sévèrement condamnés ».
Nous pourrions faire
ici des comparaisons entre les “scribes” du temps de Jésus et les
“scribes” de notre temps, mais il est préférable d'éviter ce qui aurait pu
paraître de la médisance. Une chose est certaine, toutefois : ils se
ressemblent comme deux gouttes d’eau. Les jours passent et avec eux les
semaines, les mois, les années, les siècles, mais les “tordus” restent
des tordus à quelques variantes près…
Mais, regardons
l’autre face du miroir…
Jésus a vu aussi la
pauvre veuve mettre, elle aussi son obole. Elle ne faisait pas sonner
les trompettes ni ne s’était habillée de babioles voyantes : elle était
pauvre et était donc habillée comme une pauvre. Elle sortit de sa pauvre
bourse tout ce qu’elle avait et le déposa dans le tronc. Maintenant
qu’elle n’avait plus rien, pouvait mourir tranquille, le cœur léger,
contente d’avoir fait une bonne œuvre, elle qui en avait plutôt besoin.
C’est pourquoi Jésus dit à ses disciples :
« Cette pauvre
veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. »
Et, comme ils
paraissaient étonnés d’une pareille affirmation, Il leur expliqua :
« Tous, ils ont
pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle
a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. »
Tirons de ces deux
exemples opposés les leçons pour notre vie de chaque jour :
“Méfions-nous”, comme
de la peste, des paradeurs qui vous font des discours vides et des
propositions de vie chrétienne qui n’ont rien à voir avec l’Évangile de
Jésus-Christ.
Portons dans notre
cœur et aidons, autant que possible, le “petit reste” des “va nu pieds”
qui, malgré leur pauvreté, sont capables de vous donner de l’amour et
des exemples concrets de ce qu’est en vérité la vie chrétienne de tout
enfant de Dieu, sans vous demander de contrepartie. Amen.
Alphonse Rocha |