Sentiments de l'âme
1943

2 janvier 1943

“Dans la chaleur divine l'âme se sent bien. Dans le cœur de son épouse Jésus a ses délices. Aimée, aimée, aimée, prépare-toi pour le ciel. Il y a un an que Jésus a prévenu son aimée pour la lutte, maintenant Il l'a prévenue pour le ciel. Le ciel est riche et rempli d'enchantements. La récompense est richissime, la couronne est de perles précieuses. Dis ma petite fille, dis, ô belle de Jésus, à ton Père spirituel que tout, tout il recevra du ciel par ce canal de Jésus. Jésus l'aime avec toute la folie de l'amour. Jésus lui donnera tout par sa petite folle de l'Eucharistie. Jésus lui donnera tout par celle qu'il a préparée et guidée pour Lui. Quelle récompense, quelle récompense encore sur cette terre elle recevra de Jésus. Ô fille aimée, ô fille chérie, tu vas recevoir de Jésus toute les grâces, tout l'amour que tu lui demanderas. Tu vas donner la récompense, tu vas donner l'amour à ceux qui te sont chers. Tu vas donner la récompense, tu vas donner l'amour et toutes les grâces de Jésus à ton médecin et aux siens. Jésus est richissime et riche Il fait son épouse. Elle va veiller au ciel pour tous ceux qui sur terre tant s'occupent d'elle. Elle sera le richissime joyau, elle sera le creuset qui purifie les pécheurs. Les pécheurs s'enrichissent et seront sauvés avec l'aimée de Jésus.”

Ô Jésus, ô Jésus, je ne suis pas digne que vous me disiez toutes ces choses. Je ne mérite pas d'écouter vos douces paroles, mais puisque tu daignes me parler, écoute-moi : Donne-moi ô mon Père, transforme le cœur des hommes, prends-moi pour victime pour tous ceux qui me font souffrir, emmène-moi au ciel, emmène-moi, emmène-moi mais ne m'enlève pas mon Père : Je veux le voir, je veux lui ouvrir mon âme. Je confesse que je n'ai pas manqué à vos promesses, je vous jure que je crois et que j'espère tout de Vous.

— “Aie confiance, aie confiance ma petite fille, ton Jésus ne t'abandonnera pas”.

6 Février

— “Ô ma fille, comme est grand pour toi l'amour de ton Jésus ! Jésus a donné à sa benjamine toute la richesse de son Cœur. Jésus a donné à la petite folle de l'Eucharistie tout le feu divin qui l'embrase. Jésus est beau et en beauté Il a transformé le cœur et l'âme de son épouse. Si le monde connaissait la beauté et la richesse de l'aimée de Jésus, en la voyant il s'agenouillerait. Toute la grâce divine la couvre, toute la richesse du ciel la remplis”.

Ô mon Jésus, comment vous êtes Vous autant intéressé à moi alors que je suis si mauvaise ? Vous ne voyez plus mes misères, Vous avez oublié que tant de fois je vous ai offensé ?

— “Jésus a tout oublié, ainsi comme à sa petite folle, Jésus oublie les crimes des pécheurs. Que sublimes sont tes désirs, ô ma fille, ô mon épouse chérie. A les voir, à voir tant de compassion, Jésus ne peut que pardonner aux pécheurs”.

Oui, mon Jésus je désire que vous pardonniez, je désire que vous oubliiez toutes les offenses : ce sont vos enfants. En considérant qu'ils vous coûtèrent votre sang, je ne peux refuser aucune souffrance pour eux.

— “Ne le refuses pas, ô ma fille, et Jésus accepte tout. Ta récompense est prête et la couronne est complète, les anges sont avec elle pour te couronner, ils s'impatientent, ils veulent descendre pour te la remettre”.

Ô mon Jésus, j'ai hâte de voler vers Vous. J'ai hâte de quitter ce monde qui tant me déplaît.

— “Et tu ne tarderas pas à le quitter ; Beaucoup te verront partir avec nostalgie. Dis à ton père spirituel qu'il est dans mon divin Cœur, dis-lui que Jésus l'a dit. Il est le maître, il est le guide, il est toujours le directeur et le père spirituel de ton âme. Dis-lui qu'il prenne à la lettre tout ce que je te dis. Que Je veux que son amour soit connu. Dis ma fille, dis à ton médecin que mon divin amour et ma divine grâce le couvrent. Dis-lui que je le soutiens, dis-lui que je veille sur tous ses enfants : sont pour moi, le ciel est à eux. Reçois maintenant la tendresse de notre chère Mère, reçois-les de Jésus”.

Merci Jésus ! Merci Petite Maman !

6 Mars - Premier samedi

— “La vie dans la douleur, la vie dans la paix et dans l'amour de Jésus. Ô amour élève l'âme purifie-la, sanctifie-la. Jouir de Jésus c'est jouir du ciel sur terre. Ma petite fille, ma petite fille, Jésus t'aime, Jésus te veut en sa patrie. Ma petite fille, ma petite fille, Jésus t'aime et t'aime aussi ta mère bénie dans la plus grande folie de l'amour. Ta place au ciel est à coté de son trône. Ta couronne brille tout là-haut avec toute la brillance et candeur. Quelle place enchanteresse que la tienne entre les vierges les plus pures. Donne des âmes, donne des âmes, ma fille, à ton Jésus. Donne le feu, donne le feu, donne le feu, ma fille, à ton père spirituel, pour qu'il enflamme les âmes. Jésus l'aime avec tout son amour et lui donne toute la lumière pour qu'il puisse les guider et les conduire. Donne ma fille, donne à ton médecin la bénédiction de Jésus, pour lui et pour tous ses enfants. Donne ma petite fille, donne à ceux qui t'aiment le feu divin, l'amour de Jésus. Amour qui t'embrase et consume, amour qui est ta vie et sera ta mort. Étends et répands sur la terre, l'amour qui sera le salut de la pauvre humanité, l'humanité corrompue, l'humanité coupable. Ma petite fille, ma petite fille aimée, écoute ta Mère chérie” :

— “Je t'aime, je t'aime et je te donne la tendresse et l'amour de mon Cœur très saint. Je te donne ma pureté, je te donne ma grâce ; tu es l'enchantement de Jésus. Rien ne te sera refusé, par moi et par Lui. Demande, demande, demande pour distribuer. Reçois et donne à ceux qui t'aiment, qui par nous sont aussi aimés. Demande, reçois et donne aux pécheurs ; j'aspire que se réconcilient avec mon Jésus, que tous soient sauvés. Reçois la tendresse de Jésus, reçois-la de ta petite maman chérie”.

— Ma petite Maman, ma petite Maman ! Elles sont si douces et si tendres vos paroles ! Merci beaucoup Jésus ! Merci beaucoup ma petite Maman, faites de moi ce que vous voulez !

24 mars – Après la communion

― “A l'ombre de l'Eucharistie. Celui-ci est l'aliment qui crée les vierges, les plus pures, les plus aimées de mon divin Cœur. Combien tu me dois, ma fille, combien tu me dois, toi et toute l'humanité, parce que j'ai institué cet aliment sacré. Si bien je me sens ma petite folle, à l'abri de ton cœur. En lui je retrouve toute la richesse, toute la pureté, toute la candeur, tout l’amour. Je trouve en ton cœur tout ce que Jésus espère d'une âme qu’à lui seul appartient. Je me donne à toi par amour, tu es mon paradis sur terre”.

3 avril – Premier samedi

― “Ma fille, lève les yeux au ciel, ait courage, Jésus te soutiendra. La fin approche. Le combat sera acharné. Ma fille, ma fille, si tu étais aimée par tout le monde, tu ne t'assimilerais à Jésus. Il te reste quelques amis loyaux et forts à la ressemblance de Jésus. Réjouis-toi, aimée ! Que grande chose de t'assimiler à moi ! Ma petite fille, ma petite fille, réjouis-toi, combien après ta mort pleureront leur culpabilité, leurs fautes. Combien après ta mort désireraient te parler, de demander pardon pour t'avoir persécutée et combattue. Ma petite fille, ma petite fille, dis à ton père qu’encore sur terre beaucoup te demanderont pardon. Que ton humilité doit être exaltée. Dis-lui que toutes ces souffrances t'ont purifiée le cœur et l'âme, que tu es plus pure que l’or. Dis-lui que tu devais passer par toutes ces humiliations pour que la cause de Jésus brille comme je veux qu'elle brille. Dis-lui que je l'aime avec passion et que je l'ai couvert de mon divin amour. Ô mon aimée chérie, dis à ton père que sa place au ciel est déjà réservée à coté de la Sainte Trinité. Dis-lui que toute cette lutte sur terre est sur le point de se terminer. As-tu confiance ma fille ?”

Ô mon Jésus, comment puis-je ne pas avoir confiance en vous ? Vous ne trompez pas ! Qui a mis sa confiance en vous et a été trompé ?

Soyez notre force, Jésus, et mettez fin à toutes ces souffrances.

― “Inclines-toi, inclines-toi ma mère bénie, embrasse ta petite fille, mon épouse, et ma crucifiée”.

Ma petite maman, veille sur moi, veille sur mon père, veille sur tous ceux qui me sont chers. Entre Jésus et ma petite maman je suis bien, je ne cours aucun danger.

― “Ma petite fille, dis à ton médecin, affirme lui qu'il restera au ciel à coté de son épouse, entouré de tous ses enfants comme un chœur d'anges ; c’est la récompense de sa fidélité à ma grâce”.

Jésus, petite maman, ne vous séparez jamais de moi !

― “N'aie crainte, tu n'es pas seule. Un jour viendra où le monde entier désirera se mettre à l'abri de ta grâce, de ta pureté, de ton amour pour Jésus”.

Ô Jésus, je suis humiliée, à vos divins pieds, j'ai honte. Mais advienne tout ce que vous désirez et que tout soit fait selon votre parole.

― “Aimée de Jésus, aimée de Marie, aimée de la très Sainte Trinité, aimée de toute la Cour Céleste”.

Ô Jésus, je ne suis qu’un pauvre chiffon où tous peuvent essuyer leurs pieds ; comment pouvez-vous dire de moi tant de choses merveilleuses ?!... Merci beaucoup, mon Amour.

24 avril 1943

Après avoir reçu Jésus dans le Saint Sacrement et lui avoir fait moult demandes elle lui dit : Donneras-tu  la paix, donneras-tu la paix, mon Jésus ?

— “Oui, ma fille, oui. Je donne la paix non parce que le monde la mérite, mais parce que avec tant d'insistance tu me la demande, ma petite folle, mon aimée. Aie confiance, aie confiance !”

1er mai 1943 – Premier Samedi

— “Ma fille, ma fille, quelle beauté une âme en état de grâce ! Quelle beauté, quel enchantement ceux d'une épouse de Jésus ! Jésus est tombé amoureux de son Alexandrina et l'a préparée pour être son tabernacle richissime sur terre. Réjouis-toi ma petite folle, réjouis-toi avec ton Jésus. Que dise le monde ce qu'il voudra, fasse ce qu'il voudra, Jésus est à toi, tout à toi, toi à Lui, toute à Lui. L'aveuglement des disciples de Jésus, et de ceux qui se disent vos amis, me déplaît plus que les crimes des pécheurs. Jésus immole ses victimes pour les sauver. Et ceux qui devraient posséder toujours la lumière divine, ne la veulent pas, ne la recherchent pas,  essayant de jeter par terre les choses les plus sublimes de Jésus, ce qu'il a préparé de plus précieux sur terre, une plus grande gloire pour toi et bénéfices pour les âmes.

Courage, courage, ma petite fille, qui est avec Jésus n'a rien à craindre, qui possède Jésus, possède toute la force. Courage, courage ô mon aimée : ce sont les derniers combats, après cela viendra le ciel.

Dis, ô ma petite fille, dis à ton petit papa que bien que Jésus ne devait pas autoriser de nouveaux  examens, Il les consent maintenant,  ici à l'endroit où Il t'a placée. Ce sont des dures épreuves pour toi et pour lui, mais c'est aussi la plus grande preuve d'amour que Jésus a de sa petite folle et à son directeur par Lui choisi. Dis-lui que Je vous aime et que Je suis avec vous. Dis, ma petite fille, dis à ton médecin qu'il a été le préféré pour accomplir si noble mission, que Je veux qu'il l'accomplisse puissamment , se présentant devant les médecins et devant le monde comme un soldat fort que rien ne redoute. Qu'il soit le guerrier de la cause de Jésus. Je veux que tu ailles de l'avant, que viennent les médecins auprès de toi, mais que viennent avec toute prudence.”

Ô mon Jésus, et je ne manquerai pas de votre grâce et de votre force divine ?

— “Non, non, ma petite fille chérie, tu peux compter avec ton Jésus et ta petite Maman chérie, qui ne te manqueront pas avec la grâce et la force du ciel.”

Merci mon Jésus, j'ai confiance en vous, je ne suis que misère .Je veux oublier ce que je suis pour me confier uniquement  à vous.

13 mai 1943

Jésus donnez-moi la force pour cette fois encore chercher votre réconfort. C'est une petite fille qui vient vers son père demander de l'aide pour affronter la vie .Si les épines qui me blessent  et la montagne raide de mon calvaire m'emmènent au plus grand des découragements me laissant par terre dans la nuit la plus sombre et dans les souffrances les plus lancinantes et profondes. D'un autre coté, la voix douce et suave que tant de fois se fait entendre (“Courage, ma fille, car c'est pour moi : ravis-toi, c'est Jésus”) m'oblige à me lever et à avancer malgré la fatigue. Jésus m’appelle, Il veut vos âmes. Mais par quel chemin ? Pauvrette que je suis, petite aveugle qui ne voit rien. Après m'être levée je ne vois pas la lumière sur le chemin, je n'entends pas votre voix divine qui m'appelle. Mon Dieu, si vous venez à me manquer, je n'ai plus personne ! Ayez pour moi de la compassion, voyez que les hommes ont emmené loin de moi celui qui me guidait par un chemin droit et sûr vers votre cœur divin. Combien me haïssent et me méprisent, combien me calomnient. En m'interrogeant moi même, me disant : Quel mal je leur ai fait ?  De suite me vient la pensée : Quel mal nous a fait Jésus sinon nous aimer et mourir pour nous ? Alors je me sens obligée de leur pardonner et à répéter moult fois : Pardonnez-leur mon Jésus, permettez qu'ils se convertissent et s'embrasent dans votre divin amour. Mais seulement vous, mon amour, connaissez ma douleur et mon amertume .Je me sens si seule !

J'ai eu en moi un incendie qui a tout brûlé et détruit. J'ai tout perdu. Même pas vous, mon Jésus, n'êtes descendu du ciel vers la terre pour venir dans ma petite chambre par le saint sacrifice de la Messe. Quelle nostalgie, quelle tristesse, on m'a tout volé ! Ayez pitié, Jésus, de ce petit souffle de vie, que n'est même plus comme un agonisant, que par moments peut encore respirer. Regardez Jésus, c'est pire encore. Ma respiration est plus tardive, et me semble tarder des jours et des jours ; et peu à peu je perds ma vie. Je suis comme une lumière qui s'éteint et qui jamais ne se rallumera.  Il me semble que mes yeux ont perdu la lumière de la terre, je ne peux plus vivre la vie humaine. Mais malgré tout cela j'ai confiance en vous. Laissez ma confiance aller aussi loin que possible : laissez-la augmenter dans la mesure du possible. C'est dans vos bras très saints que je me suis abandonnée, et dans votre Cœur très saint où j'ai fait ma demeure. Vivre et mourir avec vous, combien c'est doux mon Jésus ! Mais que viendra-t-il encore ? Vienne ce qui viendra, prisonnière dans les chaînes de votre amour je ne crains rien.

La tempête continue. J'entends siffler les vents furieux et destructeurs. J'entends l'écho du tonnerre que tout fait trembler. Laissez-moi Jésus, ou alors permettez que je pose pour toujours mon regard en vos divins regards, pour jamais les vôtres quitter, pour voir tout le martyre comme venant de vous, et ne rien craindre, être forte avec vous. Craindre seulement le péché et voir toujours en face de moi ma misère. Qui suis-je sans Jésus ? Comment vous ai-je rendu cet amour inégalable, avec lequel j'ai été aimée ? Pauvre de moi, comment ai-je pu oser vous offenser ?

27 mai 1943

-" Ma fille, ma petite fille, n'aie pas peur, n'aie pas peur, car tu n'as rien à craindre. Tu as en toi la force du ciel et de la terre. La chair et le sang de Jésus sont ton aliment. Grave en ton cœur ma divine image et dans les moments d'affliction regarde-la et contemple-moi crucifié. As-tu du courage ? C'est une onde de crimes qui couvre le monde. Compatis à ma douleur. Remédie ma fille, répare pour tous les pécheurs. Aie courage ! Ma divine volonté doit s’accomplir. Ma fille, ma fille, mon amour ! "

Jésus me serrait dans ses bras, me caressait, m'embrassait, je sentais au même temps la force entrer dans mon cœur. Combien Jésus est bon ! Comment Lui et seulement Lui est la force des faibles !

5 juin 1943 – Premier samedi

— “L'âme fidèle ne craint pas la croix ; prends-la, embrasse-la, caresse-la, emmène-la seulement par amour ! Les épines avec lesquelles Jésus décore sur terre ses crucifiées, se transformeront au ciel en pétales de roses plus belles et plus tendres. Mais encore : se transformeront en perles, en pierres précieuses. Comme il est magnifique pour Jésus une vierge qu'à Lui se donne entièrement et que pour Lui accepte toute souffrance !”

Mon Jésus, je me donne à vous, je souffre pour vous, brisé mon cœur par la douleur ; je veux vous aimer, je veux vous donner des âmes. Recouvrez d'épines tout mon pauvre corps, mais que suis-je sans Vous ? Misère, mon Jésus,  seulement misère !

— “Tu es grande, tu es forte, mon aimée. Tu seras grande pour le monde et grande aux yeux de Dieu. Tu es riche, tu es riche, mon amour des plus grands dons et des plus grandes richesses du ciel. Que Dieu est beau, que Jésus est beau et belles rend-Il vos âmes. Va ma petite folle, va mon héroïne, donner la plus grande preuve, l'ultime preuve d'amour à Jésus et aux âmes. N'aie crainte, n'aie crainte, Jésus et Marie sont avec toi, le divin Saint-Esprit t'éclairera toujours. Tu es le coffre précieux que Jésus a sur terre; tu en as beaucoup à distribuer aux âmes.”

Ô Jésus, je compte avec toute la grâce, force et amour du ciel.

— “Dis au Père spirituel que Jésus t'a choisi ; dis au médecin à qui Jésus t'a confiée, dis à ta petite sœur qui t'accompagne dans tes douleurs, dis à tous ceux qui t'aident à monter le douloureux calvaire, que pour eux seront les premières bénédictions, les premières grâces, tout ce qui est du ciel. Dis à ton Père spirituel que déjà sur terre il a un trône en mon divin Cœur. Dis-lui que Jésus et Marie l'aiment passionnément. Dis-lui que dans cette lutte, plus il ne peut en faire, qu'il t'accompagne toujours, toujours avec des prières, toujours, toujours avec cette union des âmes avec laquelle Je vous ai unis. Dis à ton médecin qu'il soit fort avec la force de mon divin Cœur. Qu'il t'accompagne toujours, toujours et qu'il t'aide à porter la croix. Qu'il compte toujours avec les grâces et les bénédictions du Seigneur pour lui et tous les siens ; tous auront la persévérance finale. Ce sont des caresses de Jésus, des caresses de ta Petite-Maman, ce sont des tendresses, des douceurs, de l’amour du ciel. Sois réconfortée, ô ma petite fille, épouse de mon Jésus, salut de tous mes enfants. Combien tu es aimée de toute la Cour céleste !”

Ces dernières paroles étaient de ma Petite-Maman du ciel.

6 juillet 1943

Après avoir offert la veille à notre Seigneur le sacrifice de mon départ, avant que l’aurore ne pointe, dans un soulagement profond j'ai dit : Ô mon Jésus, je ne veux que faire votre sainte Volonté .Aussitôt je l'ai entendu dans son infinie bonté :

— “Courage, ma fille, encore quelques jours. C'est à cause de moi, c'est pour les brebis chéries de mon divin Cœur”.

13 juillet – Après la communion

Durant un grand découragement de mon âme, demandant à Jésus un peu de réconfort ; Il m'a dit :

— “Réjouis-toi, réjouis-toi, ma fille, réjouis ta petite sœur. Tu retournes dans ta maison. La lumière est faite. Heureux ceux qui cherchent à voir cette lumière et qui par elle se laissent guider à travers les temps. Réjouis-toi, c'est Jésus. Je n'exige plus des sacrifices de cette sorte ni ne les consens. Tu retournes libre du danger. Jésus continue à faire son miracle. Tu retournes jusqu'à ce que tu voles de la terre au ciel ”

7 at 1943 – Premier samedi

― “Extases d'amour, exultations de joie, hymnes de louanges. Jésus vient, Marie vient au nid de leurs amours, ils viennent accomplir leur promesse et réparer l’absence de samedi dernier. Il ne convenait pas que Jésus parle dans cette prison douloureuse. Le voici heureux, le voici rempli de joie, avec sa Mère bénie. Il est maintenant dans son tabernacle, en sa demeure continuelle sur la terre. Ta peine a été ardue, ma petite fille, rude a été la peine de ta petite sœur dans cette prison. En avant ! C'était pour Jésus, c'était pour sa gloire, c'était pour le salut de milliers et des milliers de pécheurs. Quel triomphe pour le Cœur de ton Jésus, ton époux. Le voilà élevé, Le voilà glorifié dans ses chers humiliés. Jésus remercie une si grande glorification, un si grand triomphe. Cela suffit, cela suffit maintenant ma fille, tu ne sors plus de ta petite chambre, le paradis de Jésus, de ses enchantements sur la terre. Le voilà content et joyeux. C'est Jésus qui prouve à ton Père spirituel combien il l'aime. C'est Jésus qui montrer au monde combien il aime sa petite folle, combien par elle il a été glorifié. Dis, fille, dis, amour, dis à ton Père spirituel, dis à ton médecin que toutes leurs humiliations seront exaltées. Jésus vous remercie pour le triomphe, pour la conquête de sa cause. Les hommes ont tenté de la mettre à terre, Jésus a veillé: ils ont coopéré. Tout ce qui est de Jésus ne tombe pas, au milieu de la tempête cela tient bon, brille, triomphe. C’est Jésus qui règne avec sa petite folle. Jésus triomphe avec les aimés de sa bien-aimée.”

Ô mon Jésus, merci beaucoup. Que vous triomphiez et régniez pour votre gloire, pour que soient sauvées les âmes. Je veux être toujours petite aux yeux du monde, mais grande dans l'amour, grande dans le pouvoir de vous sauver des âmes, de ce pouvoir qui est vôtre, de ce pouvoir qui n’appartient qu’à vous.

― “Inonde-toi, inonde-toi, ma petite fille, dans l'amour de Jésus et de ta Petite-Maman chérie ; donne-le comme tu voudras aux âmes mes aimées qui sont aussi tes aimées. Ce sont les caresses de Jésus, les caresses de Marie, les folies de l'amour divin ”

4 septembre 1943 – Premier samedi

― “Je suis si bien, ma fille ! Quelle demeure si douce, délicieuse, et agréable est ton cœur ! Réjouis-toi, console-toi, tu es le palais où habite Jésus. Quelles fleurs si magnifiques et parfumées le décorent ? Veux-tu savoir ma petite fille, veux-tu savoir amour, quelles sont ces fleurs ? Ce sont tes vertus, ce sont tes souffrances, ce sont les dons avec lesquels ton Époux t'a enrichie. Tu es comblée de dons divins. Tu es le lys, le lys blanc où Jésus trouve toutes ses joies. Tu es la violette toute petite et cachée. Ton humilité enchante le ciel et la terre. Je soupire ma petite fille, je soupire pour t'emmener dans ma Patrie, sans tarder, vers la Patrie que est la tienne aussi ; je t'ai créée pour elle. Ta place est très haute, si haute à côté de la Divinité. Seulement là-haut tu connaîtras vraiment la valeur de la souffrance. Seulement là-haut tu verras la mission que je t'ai confiée. Des milliers et des milliers de pécheurs sauvés par toi ; combien d'hymnes enchanteurs te seront psalmodiés par eux à ton arrivée. Tout le ciel attend pour te rendre hommage. C'est l'épouse chérie, le plus grande aimée de Jésus.”

Ô mon Jésus, je ne sais pas quoi dire, Tu m'as revêtue avec ce qui est tien, et avec ce qui est tien Tu T'es réjouis. Tu as couvert de ta splendeur, et avec ta grandeur, l'énormité de mes misères. Aie pitié de moi Jésus.

― “Jésus, ton amour par amour s'est enrichi. Et toi épouse fidèle par amour tu as répondu et tu as été fidèle. L'œuvre est sur le point de se terminer, ta mission sur terre est presque accomplie. Dis à ton petit papa que la preuve de combien je l'aime est qu'il est mon fils le plus chéri en ma compagnie, la preuve a été de le mettre devant toi, a été de te donner à lui pour qu'il te guide vers moi. Je l'aime, il a été très fidèle à mon divin Cœur. Dis à ton médecin que la preuve de mon divin amour pour lui, a été de le choisir pour exécuter une si épineuse mission. Épineuse, mais de plus grande consolation et de joie pour moi. Mes bénédictions, mon amour, se répandent sur eux et les leurs, avec abondance. Leurs enfants sont les perles chéries de mon divin Cœur, sont des joyaux sortis et toujours purifiés du coffre richissime de Jésus. Ô ma fille, ô amour, ce sont des caresses de Jésus, reçois-les, reçois aussi la tendresse de ta petite maman chérie.”

― “Ma petite fille, ma petite fille, sauve avec moi l'humanité, sauve avec moi le Portugal. Tu es l'épouse la plus chérie de Jésus, tu es la fille la plus aimée de mon sacré Cœur.”

Ô ma petite maman, ma petite maman, accepte mes douleurs, sauve avec elles l'humanité, sauve avec elles notre cher Portugal.

― “Il est sauvé, il est sauvé, sauvé avec douleur et amour.”

Merci beaucoup Petite-Maman, remerciez pour moi Jésus.

18 septembre 1943

― “Ma fille, amour, amour, amour. Ton cœur et le mien ne sont qu’un seul cœur ; tu es toute transformée en moi. Je suis ta vie. Tu n'as pas la vie humaine, tu as la vie divine. Tu n'as pas la vie de la terre, tu as la vie du ciel. Ta vie aura toujours des épines, une épine pénétrera une autre épine et ainsi crucifiée à ma ressemblance tu iras au ciel clouée sur la croix par amour pour moi. Demande-moi ma fille, demande tout ce que tu veux par le nom de mon sang divin et au nom des douleurs de ma sainte Mère, tout tu obtiendras.”

2 octobre 1943 – Premier samedi

― “Je suis à la récréation dans mon palais, palais conservé avec les trésors divins. Ton cœur est très riche, un bel ornement pour moi, ma fille. J'ai de la joie avec toi, j'ai de l'allégresse à tes cotés, tu es le jardin parfumé, tu es le jardin décoré avec toutes les fleurs. Et moi j'ai la joie d'être le Seigneur de tout cela ; J'ai la joie de posséder l'arôme de fleurs aussi belles. Le monde ne te connais pas, mon aimée ? Moi je te connais, Jésus te connait. Tu es belle, tu es belle, tu es riche, riche tu seras sur terre et dans le ciel. Celui qui t'appellera par ton nom quand tu seras au ciel, ne t'appellera pas en vain. Tu seras puissante avec le Tout-Puissant. Les paroles de ton Époux Jésus, vont s'accomplir, vont s'accomplir à la lettre, à la lettre, mon aimée. Tes épines se transformeront en roses, et ton martyre en un paradis. Tout, tout, salut pour les pécheurs, consolation pour moi. Le soleil a brillé, la lumière est apparue. Brille maintenant la lumière des humbles, ils triomphent et sont élevés. Ma petite fille, ma petite fille, mon enchantement. Dis à ton petit papa que le feu de mon Cœur divin s'étend sur lui. Ma demeure divine est aussi sa demeure, c'est la fournaise où il habitera pour toujours sur terre et dans le ciel. Je vais par son humanité lui donner le pouvoir d'attirer à moi toutes les âmes, désireuses de me posséder, et celles qui sont loin de mon divin Cœur. C'est moi Jésus qui parle toujours par tes lèvres. Quand il étendra la bénédiction sur mes enfants, c'est moi qui les bénis. Je lui donne tout le pouvoir sur terre pour qu'il embrase les cœurs et les âmes et convertisse les pécheurs. Qu'il espère tout de moi, comme moi de lui je tout reçois. Dis, ma fille, dis à ton médecin, qu'à l'ombre du manteau de ma Mère bénie et à la chaleur des éclairs de mon divin Cœur, il y a son foyer par nous béni. Ce sera le jardin que nous aurons cultivé; Moi et Marie seront les jardiniers. S'il me reste fidèle il aura le foyer plus riche de tout le Portugal. Riche de grâces, riche d'amour, riche pour le ciel. Je te donne tout ce qui est à moi, mon amour, pour que tu donnes tout en mon nom, à ceux qui t'aiment, à ceux qui t'entourent, à ceux qui te soutiennent et protègent. Je te donne tout ce qui est à Moi, pour que toi tu donnes tout à toute l'humanité, de qui je te nomme protectrice.”

Ô mon Jésus, j'ai honte. Ô comme je me sens si petite. Je ne mériterais que l'enfer, je ne suis pas digne de vos grâces. Distribuez Vous-même vos grâces. Prenez mes mains, travaillez avec elles; acceptez tout mon corps, qu'il soit votre instrument; travaillez Jésus n'arrêtez pas. Les âmes se perdent, le monde est en danger.

― “Ma petite fille, ce sont les caresses de ton Jésus et de ta Petite-Maman, accepte-les, reçois notre pouvoir. Tu es toute à nous, tu es toute à nous, tu es ma petite fille, l'épouse de mon Jésus. Reçois de notre tendresse le réconfort pour tout.”

Merci, Merci, ma Petite-Maman ! Merci, Merci, Jésus !

31 octobre 1943 - Transformation de l'âme

Le jour du Christ-Roi, je me suis sentie comme si mon corps et mon esprit étaient en train de mourir, et que se termine complètement mon existence dans ce monde. C'est indescriptible la douleur que cela m'a causé. Mais plus encore : J'avais l'impression d'être dans le purgatoire ! Quelle douleur, mon Dieu, quelle douleur ! Depuis quelques jours je sentais passer en moi des flammes, et je pensais que c'était l'effet de la soif ardente dont je souffrais continuellement, mais je me trompais. Ces flammes continuèrent; ce n'était pas les flammes du feu de la terre. Elles brillaient magnifiquement. Elles me traversaient des heures durant, tourmentant mon corps et tous mes sens. Elles atteignaient le sommet et enveloppaient tout mon être. Me causaient des douleurs indescriptibles. Mais malgré tout je sentais la nécessité de les pénétrer, pour de cette façon me purifier. Comme le papillon fou de la flamme, j'étais aussi folle et voulais, les bras ouverts, entrer dans ce feu qui tourmentait mais ne détruisait pas, ne vivant que dans une aspiration; libérée d'ici je vais vers mon Jésus. Je ne connaissais pas la signification de toute cette souffrance. Je la sentais, c'est tout. Jésus est venu me l'expliquer.

6 novembre 1943 - Premier samedi

― “Tu es, ma fille, dans la possession de ton Dieu. Ta vie n'a rien d'humain, elle est seulement divine: Tu vis déjà ici la vie du ciel. L'ornement que je donne à mes épouses les plus chéries ce sont des épines et les épines les plus perçantes. Mais tu les transformes avec tant de douceur et d'amour que toutes deviennent des pierres précieuses. Quel enchantement, quelle richesse est ton cœur, ô ma belle colombe. L'hermine ne se tache pas, chaque fois plus blanche et plus pure. Tu sentais, ma fille, ton esprit qui est mort ? C'est Moi qui l'ai permis : il est mort pour le monde, mais vit plus et mieux pour le ciel. L'affliction que tu sens du feu du purgatoire, est la vérité, est la réalité. Je suis en train de te purifier, pour qu'après ta mort tu n'aies pas besoin d'y aller, tu viendras directement vers Moi. Ainsi le veut ma mère bénie pour que tu connaisses ce que nos âmes chéries souffrent là-bas. Fais-le savoir au monde entier. Accepte toutes les souffrances, et offre-les leur. Mais n'aies crainte, mon amour, ma bien-aimée, tu es soutenue par Moi et par ma Mère bénie ; ne tombe pas, ne vacille pas. Nous sommes émerveillés par toi, Elle et Moi veillons encore plus sur toi, beaucoup plus que cette mère que jour et nuit veille sur sont petit enfant. Tu es la joie de Jésus, tu es la joie de Marie. En te contemplant nous oublions les crimes de la terre coupable, de l'humanité sans toi perdue. Tu iras dans peu de temps vers le ciel, mais aies confiance, ma fille, ton Père spirituel viendra aussi. Sa mission n'est pas terminée, elle continue encore ; continuera tant que tu vivras, et encore après ta mort. Il est la joie de ma Compagnie, Pour cela même je l'ai choisi pour te guider vers moi. Je l'aime plus que la prunelle de mes yeux. Dis-lui que de nouveau Je lui envoie toutes mes richesses et l'amour, et la grâce d'attirer à moi les âmes. Il ne tarde pas, ma fille, à te donner la lumière dont tu as besoin. Dis aussi à ton médecin, mon bien-aimé, affirme-lui avec toute la vérité, que par la mission que Je lui ai confiée, par la mission qui te concerne, et lui avec tant d'amour et de bonne volonté va l'accomplissant, Je lui donnerai lumière et grâce pour exécuter avec son épouse la mission du foyer, pour guider, pour faire passer par le chemin le plus sûr, tous ses enfants, vers moi. Mes bénédictions et l'amour, se répandent sur eux en abondance. Ils sont miens, tous miens, tous pour Moi, tous pour le ciel.”

Ô mon Jésus, humiliée et confuse, je le suis devant Vous. Je ne mérite rien. Merci beaucoup Jésus.

― “Parce que tu ne mérites rien, ma fille : Je fais en sorte que tu le mérites. Je t'ai créée aussi belle et charmante à mes yeux divins et à ceux de ma mère bénie. Ce sont des caresses, reçois-les, reçois tout notre amour, reçois toute la lumière et la grâce du Saint-Esprit divin, avec la promesse que tu ne te trompes pas et que mes divines promesses seront accomplies.”

Ô Jésus, ô ma Petite-Maman, ce sont les caresses d'une mère, mais seulement d'une mère comme vous. Qu'ils sont doux vos baisers, ma Petite-Maman, remplissez-moi de vous, donnez-moi la force de vivre, le courage pour combattre.

9 Novembre 1943

Ce que je pense sur la guerre, et ma confiance en Dieu.

Quand on me parle de guerre, et du danger qui court le Portugal, je souris à tout, car mon cœur redouble de confiance allant jusqu'à dire à Jésus: Jésus, j'ai confiance en Vous. Et je réponds à qui m'en parle: Ce ne sera pas aussi grave que cela, Notre Seigneur est l'infinie miséricorde ! Ce n'est pas parce que nous méritons plus que les autres nations. N'ont-ils pas les parents parfois des prédilections pour l'un de ou l'autre de leurs enfants ? Il en est ainsi avec Notre Seigneur.

Moult fois ces conversations me faisaient souffrir pour ce que j'entendais du monde et pour ce que je ressentais de Notre Seigneur, et j'écoutais quand Il me disait maintes fois : “Aie confiance, aie confiance, ma fille”. Parfois j'avais peur que ce soit le démon, mais ses effets ne se faisaient pas sentir dans mon âme. En entendant les paroles " Aie confiance, aie confiance, ma fille", je me sentais remplie de paix et de force, capable de vaincre la guerre. Il est arrivé jusqu'à moi que le Saint Père avait été emprisonné, mais je ne me suis pas laissée persuader, j'ai mis cela sur le compte de la confusion qui régnait dans la population.

Depuis toute petite je prie pour le Saint Père, mais depuis quelques temps je prie encore plus, ayant pitié du nombre de ses souffrances. Maintenant que j'entends tout cela, je prie encore davantage. Une douleur très forte a pris possession de moi ainsi qu'une grande compassion pour lui que parfois je ne pouvais résister. Je sentais en mon âme un deuil, comme quand décède un père de famille et qui laisse tous ses enfants orphelins. Les jours passaient et dans cette lutte constante je ne me décourage pas d'offrir à Jésus toutes mes souffrances et je demande la paix. Je voulais le soulager et le réconforter, le libérer de tant de souffrances, mais je ne savais pas comment faire. Un jour, après avoir communié, j'ai ressenti un grand désir d'écrire à Sa Sainteté. Sans pouvoir lui résister, j'ai dis alors à ma soeur: Je vais écrire au Saint Père. Donne-moi un stylo et du papier. Et j'ai commencé à écrire, demandant à Notre Seigneur toute la lumière et la force et de nouveau j'ai offert ce sacrifice.

J'ai écrit ce qui suit :

 

Très Saint Père :

Je sais que dans ces heures tragiques qui vit l'humanité, après Jésus, le cœur qui souffre le plus est celui de Votre Sainteté.

Jésus souffre parce qu' IL est offensé et Votre Sainteté souffre de voir le monde en guerre, dans la haine et les crimes. Et ici combien souffre aussi le cœur de la plus pauvre, de la plus misérable et indigne de vos filles de ne pas pouvoir libérer le Divin Cœur de Jésus des crimes de l'humanité, pour qu' IL ne soit plus jamais blessé, et de ne pas pouvoir alléger cette douleur si atroce et profonde qui anéanti et transperce le cœur de mon cher Père spirituel et Père du monde entier.

Ô mon cher petit Papa, je ne vaux rien, je ne peux rien, je ne suis que pauvreté et misère, mais Jésus peut me faire forte et puissante et c'est avec Jésus et avec ma petite Maman chérie que je suis à coté de Votre Sainteté, pour, avec mes souffrances l'aider à porter si lourde croix.

Je voudrais embrasser la terre où Votre Sainteté pose les pieds, je voudrais me traîner par terre par où passera mon cher petit Père comme signe de ma douleur de le voir souffrir, et de mon profond respect.

Courage, courage, Très Saint Père, Jésus ne nous abandonne pas, la force vient d'en haut, la guerre cessera et la paix régnera entre les hommes, mais toujours avec douleur et sacrifice, et le règne de Votre Sainteté continuera toujours entre les épines, mais Jésus ne nous manquera pas avec toute Sa grâce et amour pour que mon cher petit Père puisse monter joyeux un si douloureux calvaire. C'est Lui qui a choisi un si tendre fils pour être notre Père à tous, pour nous donner les saintes lumières du Divin Esprit-Saint. Il est triste le règne sur terre, à cause de la méchanceté des hommes, mais il sera joyeux et glorieux dans le ciel comme récompense de tant de douleurs et de tant d'amour pour Jésus.

Très Saint Père, je suis une de vos filles, malade depuis vingt-six ans et paralysée depuis presque dix-neuf ans.

Cette lettre représente un énorme sacrifice, car je suis alitée, avec mon pauvre corps transpercé des douleurs les plus aigües, mais c'est une preuve d'amour, amour saint pour mon très cher Saint Père.

Ah, mon Père, s'il m'était possible de dire combien je souffre dans mon corps et dans mon âme ! Combien triste et douloureuse a été ma vie ! Ma vie est seulement joyeuse avec les yeux de Jésus.

Père, mon Père, donnez-moi votre bénédiction apostolique, adoucissez ma douleur, ayez pitié de moi et pardonnez mon audace. Je n'ai demandé conseil à personne, car cela fait déjà deux ans que je n'ai pas de directeur spirituel. Ordonne qui peut, et obéis qui doit obéir. La bénédiction, la bénédiction, mon Père et pardon pour cette lettre si mal écrite, mais je ne sais pas écrire autrement.

Je n'oublie jamais Votre Sainteté, ni sur terre, encore moins au ciel. Je ne sais pas parler à mon cher petit Papa, pardon, pardon !

Je suis la pauvre

Alexandrina Maria da Costa

11 novembre 1943

Après lui avoir écrit, je me suis sentie plus légère, j'avais même un certain contentement; mais pour peu de temps. Le lendemain, le courrier posté, après avoir communié je sentais une grande douleur pour Sa Sainteté et grande était ma préoccupation au sujet des manœuvres et exercices militaires et malgré toute ma confiance, ce que j'entendais dire me causait de grandes souffrances, et je disais à Notre Seigneur sans penser obtenir de réponse:

Ô mon Jésus, libérez le Saint Père, donnez la paix au monde entier, donnez, mon Jésus. Et Notre Seigneur m'a répondu:

— “Oui, Oui, ma fille, je donnerai la paix, je donnerai la paix et dans peu de temps. Aie confiance, Jésus ne te trompe pas.”

Et ensuite je continuais: Ô mon Jésus, mon Jésus, délivrez le Portugal de la guerre ! Nous ne le méritons pas mais ayez pitié de nous ! Tu le délivreras mon Jésus ? Tu délivreras le Portugal ?

— “Oui, ma fille, Le Portugal est libre, il n'entrera pas en guerre : N'ai-je pas la crucifiée de ce calvaire à côté de ma Mère bénie à soutenir le bras du Père Eternel ?”

A peu près une heure plus tard, j'ai entendu dire que nous étions envahis pas les français et qu'on avait tué le Saint Père. En entendant cette nouvelle, j'ai senti une si grande douleur qu'il me semblait que mon cœur se brisait en morceaux, je suis restée un moment sans pouvoir respirer, sans pouvoir parler et sans pouvoir prier. Avec mes yeux fixés sur le Cœur de Jésus, je me disais : Aidez-moi, Jésus, aidez-moi. Ma Petite-Maman, ne me laissez pas vaciller. J'ai offert à Notre Seigneur toutes les souffrances pour que le Saint Père soit libéré, persuadée qu'il n'était pas mort, et que ce n'était pas vrai ce que l'on disait dans notre cher Portugal. Ce fût une journée de terrible combat. Je demandais à Notre Seigneur de m'envoyer quelqu'un pour me rassurer, car je ne voulais pas L'offenser par mon découragement. Beaucoup d'heures de grande agonie sont passées. Je me sentais au milieu d'une terrible tempête que tout détruisait avec furie, et moi sans personne pour me secourir. Je fixais Jésus, je fixais notre petite Maman, je demandais toute l'aide du ciel. Notre Seigneur est venu me réconforter en disant :

— “Le Saint Père n'est pas mort ! Il vit encore et sa mission continue.”

Il m'a répété plusieurs fois, dans l'intimité de mon cœur :

— “Aies confiance, aies confiance, Jésus ne te trompe pas.”

Pourtant le démon, non satisfait de me voir souffrir, et sans rien obtenir de ma souffrance, enrageait et me répétais fréquemment :

— “Portugal en guerre, Portugal en guerre ”

Il me le disait avec tant de rage qui cela me remplissait d'effroi. Il me semblait entendre sonner plusieurs cloches pour le Saint Père; le moindre bruit me faisait penser aux pièces d'artillerie qui arrivaient au Portugal. Malgré tout cela, je conservais toujours fermement ma confiance en Jésus. Cela s'est passé le 14 octobre de 1943, et le 10 du même mois Notre Seigneur m'avait dit plus ou moins ce qu'Il m'a dit le 14. Le jour suivant, malgré que l'on m'ait dit que tout était faux, je sentais de grands moments de frayeur, car je m'attendais à ce que quelqu'un arrive pour me dire que c'était la réalité. Maudit démon qui tentait de m'ôter la paix et de me faire perdre la confiance en Celui qui ne trompe pas ni ne peut être trompé. Mon confesseur est arrivé et a tout fait pour me tranquilliser, mais c'est seulement dans la confession qu'il a réussi. Toujours désirant prier pour le Saint Père, je le faisais encore, mais peu à peu la douleur que pour lui je ressentais s'est estompée.

4 décembre 1943 - Premier samedi

— “Ton cœur, ma fille, est le palais royal de la royauté divine, c'est le trône plus beau et enchanteur que j'ai rencontré sur terre. C'est le centre attrayant qui attire vers moi les pécheurs. C'est un feu dévorant qui enflamme les cœurs et les âmes assoiffées de mon amour. Que j'aurais aimé que le monde connaisse rapidement la consolation que tu donnes à mon divin Cœur et à celui de ma Mère bénie. Console-nous; donne-nous la plus grande des joies. Aime-nous avec l'amour le plus pur et parfait. Répare les crimes des millions et des millions de pécheurs. Combien tu es magnifique aux yeux de la Très Sainte Trinité !

Ô belle, ô belle, ô amour de l'Amour divin. Regarde ma fille, les hommes ne sont pas pressés de donner la magnificence que Je désire à ma Cause, mais Je suis avec toi. Leur négligence sera punie, la récompense sera le châtiment. Dis, ma fille, dis mon épouse chérie, dis à ton Père spirituel : Mon divin amour pour Lui est de plus en plus grand. Je l'aime, je l'aime vraiment. Je lui donne la grâce d'attirer à Moi les âmes, Je lui donne la grâce de les enflammer de mon divin Amour. Dis-lui que c'est avec douleur, que c'est avec chagrin que J'affirme : Mes châtiments vont continuer sur la Compagnie. Il y a là-bas tant d'âmes qui m'affligent, tant d'âmes qui ne sont pas parfaites comme le veut et l'exige mon divin Cœur. Ils n'ont pas ma charité, ils outragent les âmes. S'ils prêtaient attention à mes menaces, s'ils répondaient à mes demandes, ils n'auraient pas été aussi châtiés. Je veille, Je veille sur ceux qui sont miens. Je veille sur ceux qui m'aiment. Dis, ma fille, dis à ton médecin que sa fidélité à mes grâces, sa fidélité à mes désirs, c'est ma joie. Qu'il soit ferme en s'occupant de ma cause. Je l'ai mis à tes côtés pour te soutenir et te défendre, parce que de cette façon c'est moi qu'il défend. Il pleut des grâces, il pleut des bénédictions sur lui et tous les siens, sur ceux qui sont chers à son cœur. Aie courage, ma bien-aimée, ne te désespères pas dans ton martyre, ne te décourage pas dans ton calvaire; c'est seulement de cette façon que les pécheurs seront sauvés, c'est seulement comme ça que le monde recevra les grâces désirées. Tu vis dans le purgatoire ; la barrière qui t’en sépare, c'est Moi qui l'ai permise. Désormais tu n'es plus dans le monde, tu vis comme si tu ne vivais pas. Ton tourment est inégalable. Jamais Je ne l'ai donné à aucune autre âme. Veux-tu me consoler, ma fille ? Veux-tu continuer dans cette douleur ? ”

— Tout, mon Jésus, tout ce que Vous voudrez. Mon désir est de ne pas vivre sans vous donner consolation un seul moment, mon Jésus. Vivre pour vous consoler, vivre pour vous sauver des âmes, c'est cela mon aspiration.

— “Courage, alors, ma petite fille. Si tu savais le bien que tu vas faire aux âmes. Quand tu sauras le tourment que te fût donné ! Ton esprit est mort pour le monde, ta vie est la vie des âmes du purgatoire, mais tu ne souffres seulement que pour toi. Vite, vite, pour donner à connaître au monde combien elles souffrent ; vite, vite, ce sont les âmes, mes aimées qu'il faut libérer. Reçois l'amour, tout l'amour de ton Jésus, ce sont des caresses célestes.”

Ô ma Petite-Maman, merci beaucoup, ô Petite-Maman, bénissez, embrassez, et priez pour moi Jésus.