SITE DOS AMIGOS DA ALEXANDRINA - SITE DES AMIS D'ALEXANDRINA - ALEXANDRINA'S FRIENDS SITE

 

 

 

AVENT I
— C —

Livre de Jérémie 33,14-16.

Parole du Seigneur : Voici venir des jours où j'accomplirai la promesse de bonheur que j'ai adressée à la maison d'Israël et à la maison de Juda : En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu'on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice ».

 

Psaume 25(24),4-5.8-9.10.14.

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

C'est toi que j'espère tout le jour
en raison de ta bonté, Seigneur.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.

Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.

Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.

 

Première lettre de saint Paul Apôtre
aux Théssaloniciens 3,12-13.4,1-2.

Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l'égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu'ainsi il vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints.

Pour le reste, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c'est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous en prions, frères, nous vous le demandons dans le Seigneur Jésus. D'ailleurs, vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon saint Luc 21,25-28.34-36.

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »

« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »

 

Chacun de nous a ainsi à travailler pour se rapprocher de la Sainteté...

Voici que commence une nouvelle année liturgique, avec le premier dimanche de l’Avent. Dans le cycle triennal des lectures que nous propose l’Eglise, c’est la troisième année, l’année C, durant laquelle nous entendrons l’évangile selon saint Luc.

En signe d’“attente” jusqu’à Noël, le prêtre revêt un ornement violet à la Messe, et l’on ne chante pas “Gloire à Dieu”, le chant des Anges que nous entonnerons à nouveau dans la nuit de Noël.

La prophétie d’aujourd’hui est du prophète Jérémie, qui vivait au sixième siècle avant la naissance de Jésus-Christ. Déjà deux siècles auparavant, le prophète Isaïe avait annoncé l’Emmanuel. Ici la promesse concerne “un Germe de justice”. 

Immédiatement notre esprit se demande : pourquoi un “germe” seulement ? n’y avait-il pas de justice avant Jérémie ? 

Entendons bien ce mot de “justice” au sens biblique : la Justice biblique n’est pas une sentence de condamnation, mais un aspect fondamental de la Sainteté de Dieu. Un verset de psaume le chante très bien : “De justice, ta main en est remplie” (Ps 47:11b). Dieu est Saint, et tous ceux qui répondent à l’appel divin acceptent de se mettre sur le chemin de la Sainteté, de la Perfection. Ce sera l’appel que Jésus adressera dans le Sermon sur la Montagne : “Heureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, ils seront rassasiés” (Mt 5:6). Voilà donc ce “germe” de Vie Nouvelle qu’apportera le Sauveur.

La justice au sens biblique n’est pas autre chose que l’amour profond qu’on peut avoir pour Dieu, un amour total, inconditionné, qui de soi exclut le mal. Qui met toute son ardeur à renoncer au mal, fait de Jésus “Le-Seigneur-notre-Justice”, pour reprendre le texte.

Le psaume 24 qui vient ensuite reprend la même idée. La “route” du Seigneur est droite ; celui qui s’y engage ne perd pas de temps à s’égarer dans les petits chemins de traverse ; il chemine “droit” devant lui, pour rester dans la Justice, dans le Droit, dans la Vérité. De verset en verset, nous trouvons l’itinéraire de notre chemin vers la Sainteté : voies… route… dirige-moi… vérité… droit… bon… chemin… justice… humbles… amour… et pour finir : alliance.

Pourquoi aussi “humilité” ? Parce qu’il faut de l’humilité pour se renoncer, accepter qu’on se trompe, qu’on s’est égaré, qu’il faut reprendre la bonne route. Dites à un conducteur : Tu t’es trompé de chemin ! Très difficilement il acceptera son erreur ; c’est pourtant si simple de se dire : Quel âne je suis !

L’amour a besoin de l’humilité, qui nous aide à garder le respect pour l’autre. Saint Paul y invite à nouveau les Thessaloniciens aujourd’hui. Il ne leur dit rien de nouveau, il le leur répète pour entretenir en eux cette flamme d’amour qui est toujours fragilisée par le quotidien. “Que le Seigneur vous donne un amour de plus en plus intense”. Et — de nouveau — “qu’il vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche”. Les Chrétiens de Thessalonique étaient très fervents déjà, et Paul les aime beaucoup, mais il ne veut pas qu’ils s’assoupissent, il excite leur espérance, leur amour : “Faites de nouveaux progrès”, car il sait bien que la faiblesse humaine nous tente souvent, et chacun de nous en fait l’amère expérience chaque jour.

Nous ne serons jamais parfaits, Dieu le sait ; mais Dieu nous demande seulement de prendre sur nous, de tendre sans cesse vers cette perfection. Imaginons ici une petite comparaison.

Il y a deux fumeurs invétérés qui, disent-ils, veulent combattre ce vilain penchant. L’un fume un paquet de cigarettes chaque jour ; l’autre deux. Ce dernier arrive à diminuer de moitié sa consommation, et l’autre, jugeant qu’il en est au même stade, ne diminue pas ; aux yeux des hommes, ils consomment maintenant autant l’un que l’autre, mais aux yeux de Dieu l’un a fait un grand pas vers la perfection, l’autre n’a rien fait.

On pourrait faire le même raisonnement de deux élèves à l’école (et cette époque de premier trimestre en est une bonne occasion). Un élève qui par son travail passe de 8 à 10 de moyenne, même si ce n’est pas un résultat énorme, fait beaucoup plus devant Dieu que celui qui, réussissant plus facilement, se contente de son 12 ou même de son 15 sans chercher à faire mieux.

Chacun de nous a ainsi à travailler pour se rapprocher de la Sainteté. Ceux qui le font sont en paix, ils savent que la Miséricorde de Dieu est immense et ne craignent pas de s’avancer devant l’Eternité, comme Thérèse de l’Enfant Jésus qui murmurait : “Je ne meurs pas, j’entre dans la vie”. Ceux au contraire qui refusent ce chemin, n’auront que des angoisses quand sonnera “la fin”. 

C’est ainsi qu’il faut interpréter l’évangile d’aujourd’hui. “Mourir de peur” n’est pas fait pour les fidèles, à qui Jésus dit d’ailleurs : Redressez-vous, relevez la tête ! 

N’oublions pas le triple avertissement de Jésus, qui nous met en garde contre “la débauche, l’ivrognerie, les soucis de la vie”. Pour les deux premiers, hélas, on ne connaît que trop les dégâts qu’ils provoquent dans les familles et dans tous les milieux… Mais comment éviter “les soucis de la vie”, qui nous tombent inéluctablement dessus, parfois même à des moments vraiment pas heureux ?

Cela dépendra de notre amour de Dieu et de notre confiance. Il y a une façon de recevoir ces soucis, qui les multiplie et les grossit, tandis que les recevoir avec humilité, avec patience, avec esprit de soumission à la volonté de Dieu, sans révolte, aide beaucoup à les dépasser, voire même à trouver des solutions viables auxquelles on ne pensait pas auparavant.

Reste à comprendre aussi pourquoi l’Eglise nous rappelle la fin des temps, quand on relit l’annonce de la naissance de Jésus-Christ. C’est que Jésus-Christ n’est pas simplement venu il y a vingt siècles pour les gens de cette époque ; il doit venir pour chacun de nous, maintenant, avec son message d’amour et son appel à la conversion profonde ; et surtout il reviendra un jour pour établir définitivement son Royaume, ce Royaume d’Amour dont nous parlions dimanche dernier en la solennité du Christ-Roi.

En un mot, relisons bien la Prière de ce jour, qui résume tout ce que nous avons lu et dit :

“Donne à tes fidèles d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur, pour qu’ils soient appelés, lors du jugement, à entrer en possession du Royaume des cieux.”

Abbé Charles Marie de Roussy

PARA QUALQUER SUGESTÃO OU INFORMAÇÃO