Chapitre 4

ALEXANDRINA ET L’EUChARISTIe

Écoutons Jésus !

Jésus dit :

Loin du Ciel, loin de Jésus est tout celui qui est loin du tabernacle.

Je veux des âmes, beaucoup d’âmes vraiment eucharistiques.

Le tabernacle, le tabernacle, oh si seulement il était bien compris, le tabernacle !

Le tabernacle c’est la vie, le tabernacle c’est l’amour, le tabernacle c’est la joie et la paix.

Le tabernacle est un lieu de douleur, d’affrontement, est lieu de souffrance : le tabernacle est méprisé.

Le Jésus du tabernacle n’est pas compris ! S (11-09-53)

Je l’ai entendu me dire :

Ma fille, ma fille, lumière et étoile mystique, (…) je t’ai choisie comme victime afin que tu continues mon œuvre rédemptrice.

J’ai déposé dans ton cœur un amour fou envers l’Eucharistie.

C’est grâce à toi, c’est à la lumière de ce feu que tu as laissé allumer que beaucoup d’âmes, guidées par cette étoile choisie par moi, transportées par ton exemple, se transformeront en âmes ardentes, en âmes vraiment eucharistiques.

Pauvre monde sans l’Eucharistie ! Pauvre monde sans les âmes-victimes, sans les hosties immolées continuellement avec moi !

Je veux, ma fille, dis que je veux un monde nouveau, un monde de pureté, un monde eucharistique. S (05-01-52)

Communion spirituelle

Je ne laissais pas passé aucun jour sans faire ma station au Très Saint-Sacrement : je méditais, que ce soit à l’église ou à la maison, et même sur les chemins, et je faisais ma communion spirituelle de la façon suivante :

« O mon Jésus, venez en mon pauvre cœur ! (…) Unissez-moi à Vous ! (…) Je ne veux personne d’autre que Vous ! (...)

Je vous rends grâces, Père Éternel, pour m’avoir laissé Jésus au Très Saint-Sacrement. Je vous rends grâces, mon Jésus, et enfin je vous demande votre sainte bénédiction !

Grâces et louanges soient rendues à tout instant à Jésus au Très Saint-Sacrement ! » A (p. 8)

Je Lui tiens toujours compagnie et des dizaines et des dizaines de fois je Le reçois spirituellement : combien de fois je Le reçois au cours de la journée !

Ma folie d’amour c’est l’Eucharistie. C (01.10.40)

O mon bien-aimé Jésus, je m’unis, en esprit, à partir de ce moment et pour toujours, à toutes les Hosties contenues dans tous les ciboires de la terre, dans chaque lieu où vous habitez sacramentellement. C’est là que je veux passer tous les moments de ma vie, constamment, de jour comme de nuit, dans la joie ou la tristesse, seule ou accompagnée, à vous consoler, à vous adorer, à vous aimer, à vous louer, à vous glorifier. A (p.30)

Jésus lui dit :

Dis aux âmes qui m’aiment de vivre unies à Moi pendant leur travail.

Dans leurs maisons, que ce soit de jour ou de nuit, qu’ils s’agenouillent souvent en esprit, la tête inclinée et disent :

“Jésus,

Je Vous adore en tout lieu où vous habitez sacramentellement ;
Je vous tiens compagnie pour ceux qui Vous méprisent,
Je vous aime pour ceux qui ne Vous aiment pas ;
Je répare pour ceux qui Vous offensent.
Jésus, venez en mon cœur !”

Ces moments seront pour Moi des moments de grande joie et de consolation.

Combien de crimes sont commis contre Moi dans l’Eucharistie ! S. (02.10.48)

Dans l’attente du Bien-aimé

Bien souvent Alexandrina a la grâce de la visite d’un prêtre qui célèbre la sainte Messe dans sa chambre :

La sainte Messe commença. J’ai eu la force de résister tout le temps, sans me mettre au lit. Il me semblait être tout entière plongée en Jésus et je contemplais avec joie les saintes Hosties déposées sur l’autel. Quelle joie : l’une de celles-là allait être l’aliment de mon âme ! C. (30.05.41)

Quelle grâce extraordinaire : Lui, descendre du Ciel sur la terre par amour pour moi !

Au moment de Le recevoir, j’ai eu un fort désir de me jeter sur la sainte Hostie, de l’embrasser, de la dévorer. C. (31.10.41)

Lors de la célébration du Saint Sacrifice de la Messe mon âme bénéficiait alors d’une grande paix, suavité et douceur.

Je m’offrais à Jésus, par les mains de la Mãezinha, afin d’être immolée avec Lui. C (30.10.40)

Lors de l’élévation j’ai ressenti de forts désirs de me lever et de m’envoler vers Jésus-Hostie.

J’ai réussi à me maîtriser et j’ai attendu qu’Il vienne en moi, le moment venu. (…) C. (30.10.40)

Ce matin, quand je me préparais à recevoir mon Jésus, je sentais un mon âme un vide si grand que le monde entier ne suffirait pas à combler. J’avais faim : je voulais me rassasier.

Mais ma faim n’était pas de pain ni de quelque chose d’autre du monde : mon cœur ne désirait et ne souhaitait que Jésus. S. (07.02.48)

Ce matin, après avoir fait ma préparation pour recevoir Jésus, monsieur le Curé est arrivé.

Après avoir placé mon Bien-Aimé sur la table et avoir allumé les bougies, il m’a dit :

Voici Notre Seigneur qui vient te tenir compagnie pendant un moment. Le Père Humberto va venir et te le donnera (Le Père Leopoldino devait partir en urgence).

Lorsqu’il est partit, une force venue je ne sais d’où m’obligea à me lever (elle était paralysée, mais, quand elle vivait la Passion, avec une mimique très expressive, elle descendait du lit et exécutait divers mouvements. Toutefois, depuis 1942, elle vivait la Passion intimement, de façon très douloureuse, mais sans se lever de son lit. Nous sommes en 1944).

Je me suis agenouillée devant Jésus et je me suis inclinée sur lui : mon visage et mon cœur n’avaient jamais été aussi près de Lui.

Quel bonheur le mien ! Jouir de si près de ma folie !...

Je Lui ai dit tout bas tant de choses de moi, de tous ceux qui me sont chers et sur le monde entier.

Je me sentais brûler en ces flammes divines. Jésus m’a parlé, Lui aussi :

Aime, aime, aime, ma fille ! N’ai pas d’autre préoccupation que de m’aimer, de ma donner des âmes. Où Dieu est, rien ne manque : le triomphe et la victoire y sont également.

J’ai demandé aux anges de venir louer et chanter Jésus avec moi[1]. J’ai continué à chanter jusqu’au moment où le Père m’ordonna de retourner dans mon lit.

Absorbée et embrasée par l’amour divin, j’ai communié. S. (12.10.44)

Communion sacramentelle

Parmi les nombreuses extases où Alexandrina revit la Passion, il y est souvent question de la Cène, avec l’institution de l’Eucharistie, “le plus grand de mes Sacrements, le plus grand miracle de ma Sagesse”, lui dit Jésus.

Alexandrina en exprime la signification la plus profonde et la plus vaste.

Quelle nuit, quelle sainte nuit ! La plus grande de toutes les nuits.

La nuit du plus grand miracle, du plus grand amour de Jésus. S. (08-03-45)

J’ai vu le doux Jésus bénir le pain qui deviendrait notre Eucharistie. S (11-04-47)

(J’ai vu Jésus) les yeux levés vers le Ciel, le visage tellement illuminé qu’il ressemblait plus à une créature du Ciel qu’à un être comme nous.

Il ne paraissait pas être un homme, mais uniquement un Dieu : amour, rien que de l’amour ! S (30-04-48)

La lumière fut telle, l’amour fut si grand, qu’il nous envahit tous : Jésus, les apôtres et moi-même. S (15-11-46)

Et, en ce moment d’amour et de beauté à nulle autre comparable, j’ai ressenti que le monde devenait tout autre :

Jésus se donnait en aliment : Il partait vers le Ciel tout en restant dans le monde. Cet amour recouvrit toute l’humanité. S (02-08-46)

Combien Jésus a aimé ! Combien Il aime !

Il ne veut rien d’autre sauf que nous vivons de Lui et pour Lui. S (20-05-49)

Celui qui aime souhaite être aime de retour !

Voici que Jésus dit à Alexandrina :

“Ma fille, fait que je sois aimé, consolé et réparé dans mon Eucharistie”.

Et, alors, Il propose une dévotion particulière assortie d’une promesse :

Dis en mon nom que tous ceux qui communieront bien, avec sincérité et humilité, avec ferveur et amour le premier jeudi de six mois consécutifs et qui passeront une heure d’adoration et d’union intime avec moi, devant mon tabernacle, je leur promets le Ciel.

C’est à fin qu’ils honorent par l’Eucharistie mes saintes Plaies, honorant tout d’abord celle de mon épaule si oubliée.

Celui qui accomplira cette demande, et qui aux saintes Plaies ajoutera celles de ma Mère bénie, et par celle-ci nous demandera des grâces, qu’elles soient spirituelles ou corporelles, je promets de les exaucer, sauf si celles-ci sont préjudiciables à l’âme.

Au moment de leur mort, je viendrai avec ma très Sainte Mère pour les défendre. S (25-02-49)

Dans les fragments suivants Alexandrina essaie de décrire ce qu’elle ressent lorsqu’elle a reçu le Bien-Aimé.

Ce sont des sentiments divers, selon le moment : de sa situation existentielle et de la volonté de Jésus. Certains nous servent d’exemple ; d’autres de réconfort, lorsque nous nous trouvons dans des situations analogues.

La Sainte Communion terminée, je sentais une grande union avec le Seigneur et, ensuite, une forte chaleur et une force qui m’enlaçait.

Je suis restée ainsi pendant quelques instants, puis le Seigneur m’a parlé :

“Je viens à toi parce que tu es toute unie à moi.

Pourquoi autant de désolation ? S (25-06-35)

Le jour s’est levé pour moi bien triste.

Lorsque j’ai reçu Jésus, ma douleur fut atténuée et ma tristesse a disparu. C (02-11-40)

Après la Communion, oh combien je me sentais bien avec le Seigneur ! Quelle union si étroite !

Je disais à mon Jésus :

“Combien cette paix est consolante ! Combien il est aussi consolant de t’aimer ! »

Et je suis restée ainsi pour quelque temps avec mon Jésus. C (18-07-35)

Cela me fait de la peine et me rend triste la manière dont je l’ai reçu aujourd’hui. J’ai oublié tout d’un coup sa divine visite. Il me semble ne pas l’aimer ! C (29-09-40)

J’étais glacée lorsque j’ai reçu Jésus, mais d’une glace qui gèle tout !

Mon cœur et mon âme se tordent, se retordent dans une affliction indicible. C (28-12-39)

J’ai senti Jésus inonder mon âme par sa présence réelle. Il m’a donné de la force pour chanter et prier jusqu’à la tombée de la nuit. C (02-05-41)

Il m’a remplie ; mon cœur est devenu si grand ! J’avais l’impression qu’il ne tenait plus dans ma poitrine : j’étais comme si j’avais en moi toute la voûte du Ciel. S (06-09-47)

L’Hôte divin est entré et, sans regarder à tant de misère et d’indifférence, il ne s’est pas refusé à descendre en mon cœur.

Après quelques instants, j’étais devenue une autre : le Ciel s’inclina vers moi, il s’unit à la terre, il m’absorba complètement.

Mon âme s’est illuminée : j’étais grande, grande comme Dieu.

Jésus m’a parlé depuis mon cœur :

“Ma fille, ma fille, tu est immergée, tu est noyée dans l’amour de Jésus” S (04-08-51)

Nous devons nous rappeler toujours une vérité déconcertante : la Communion nous transforme en Celui que nous recevons. Souvenons-nous de ce que disait saint Augustin :

“O Père, que la participation à ton Sacrement nous insère comme membres vivants dans le Christ ton Fils, afin que nous soyons transformés en Celui que nous recevons” (prière après la Communion dans l’office de saint Augustin).

Mon Jésus est venu. Aussitôt entré en moi, les ténèbres se sont dissipées : tout mon intérieur a été illuminé par son amour, par sa paix.

Je suis devenue une autre. Alors je pouvais même dire :

“Ce n’est pas moi qui vis, mais Jésus. S (01-03-47)

Souvenons-nous de la bien connue affirmation de saint Paul : “Ce n’est p^lus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi.” (Gal 2,20)

Concluons avec deux extraits qui mettent en évidence que non seulement l’âme s’attache à son Bien-Aimé, mais que Jésus lui-même soupire et désire s’unir à sa créature, la posséder entièrement.

Un jour, à l’improviste, on lui apporta la Sainte Communion.

Elle est indicible la joie que ressentie et, en même temps ma confusion.

Joie parce que mon Bien-Aimé était venu en mon âme, confusion pour tant de dons reçus.

O combien Jésus est bon ! Il ne se refuse pas à venir dans mon néant, dans ma misère !

Aussitôt entré dans mon cœur, il m’a parlé ainsi :

“Ma fille, ma fille, je ne peux pas vivre ailleurs qu’en ton cœur. C’est vrai, j’habite toujours en toi, mais maintenant je suis venu d’une façon plus réelle, en corps et en Esprit.” C (12-09-41)

Je l’ai reçu dans mon cœur et aussitôt Il me réconforta par ces paroles :

“Quel amour, quel amour, que d’excès d’amour j’ai pour toi, quels prodiges d’amour, ma fille !

Tu soupirais après mon Cœur et moi, je soupirais de posséder entièrement le tien.”. C (12-09-41)


[1] Dans un rapport envoyé au Docteur Azevedo, le Père Humberto raconte qu’Alexandrina a chanté, certainement, entre autres, ce quatrain en l’honneur du très Saint-Sacrement :

O Anges, chantez avec moi,
O Anges chantez sans fin :
Rendre grâces je n’arrive pas,
O Anges rendez-les pour moi !

Note du Traducteur.

   

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