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ALEXANDRINA
— 13 octobre —

Lecture du Cantique des Cantiques   (Cant. 8, 6-7)

Pose-moi comme un sceau sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras.

Car l'amour est fort comme la Mort,
la passion inflexible comme le Shéol.

Ses traits sont des traits de feu,
une flamme de Yahvé. Les grandes eaux ne pourront éteindre l'amour,
ni les fleuves le submerger.

Qui offrirait toutes les richesses de ma maison
pour acheter l'amour,
ne recueillerait que mépris. Notre sœur est petite:
elle n'a pas encore les seins formés.
Que ferons-nous à notre sœur, le jour où il sera question d'elle ?

 

Psaume 148   (148, 1-2 ;

Louez Yahvé depuis les cieux,
louez-le dans les hauteurs,
louez-le, tous ses anges,
louez-le, toutes ses armées!

Rois de la terre, tous les peuples,
princes, tous les juges de la terre,
jeunes hommes, aussi les vierges,
les vieillards avec les enfants!

Qu'ils louent le nom du Seigneur.
Sa majesté par-dessus terre et ciel!
Il rehausse la vigueur de son peuple,
fierté pour tous ses amis,
pour les enfants d'Israël, le peuple de ses proches.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc   (Lc. 10, 38-42)

Comme ils faisaient route, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : “Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider.” Mais le Seigneur lui répondit : “Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée.” 

 

Donnez à mes lèvres un sourire trompeur...

Jésus, mon agonie se prolonge, mon calvaire n'a pas de fin. Les noires ténèbres de la nuit ne peuvent jamais finir pour moi[1]. Je ne vois pas le chemin, je ne peux pas poursuivre ni revenir en arrière ; je n'ai pas de guide, je n'ai plus de vie. Je sens que mon cœur et mon âme sont réduits en petits morceaux. Par amour de qui ai-je accepté tout ceci ? Pour Vous, mon Jésus, seulement pour Vous et pour les âmes. Servez-Vous de ma tristesse et de mon agonie, servez-Vous du sacrifice qui m'a mené à l'extrême, pour donner la paix au monde, mon Jésus, pour que votre divin Cœur puisse recevoir de moi toute la joie, la consolation et l'amour possibles, afin que soient réalisés tous vos désirs, pour que les âmes soient sauvées. Si je ne vis pas pour les sauver, si mes souffrances ne suffisent pas pour leur éviter l'enfer, rapidement, mon amour, rapidement, prenez-moi alors avec Vous ; il n’est pas possible de vivre ainsi ; qu’au moins me reste cet espoir : que mon agonie console votre divin Cœur[2]. Dépêchez-vous, Jésus, de me secourir ; faites que je reste ferme dans mes promesses. Donnez à mes lèvres un sourire trompeur [3] dans lequel je puisse cacher tout le martyre de mon âme ; il suffit que vous seul ayez connaissance de toutes mes souffrances. Parcourez, mon Jésus, tout mon corps, mon cœur et mon âme ; voyez s’il y reste quelque chose que je puisse Vous donner ; je veux tout vous offrir. L'interdiction faite à mon Père spirituel de s’occuper de moi et tous les sacrifices qui s’en sont suivis, m'ont amenée à une souffrance extrême. Et maintenant, mon Jésus, le savoir si près de moi [4] et moi restant là comme le petit oiseau triste pendant les jours d'hiver, mourant de faim, sans pouvoir lui parler, sans pouvoir recevoir de lui aliment et vie pour mon âme, c'est mourir de douleur.

Que règne pour toujours votre amour, lui seul peut vaincre.

Je vous ai promis, mon Jésus, de souffrir en silence, de ne pas laisser échapper une plainte, tant que ma poitrine pourra contenir la douleur de ma triste souffrance. Je n’en peux plus maintenant, Jésus, je me sens complètement écrasée. Les humiliations, les dédains et les abandons m’écrasent. J'ai perdu la vie de la terre, j’ai perdu la vie du Ciel ; je suis inutile pour Vous.

Pauvre âme, qui ne ressent rien d'autre que peur et terreur ! Triste cœur soucieux de posséder le sang du monde entier afin d’écrire sur les pavés de tous les chemins du calvaire, avec des lettres de sang : amour, amour, amour de Jésus !

Mais elle n’a rien ; elle ne sert même pas à Le consoler et à L’aimer.

Jésus, écoutez le cri de mon âme ; je veux seulement vous aimer, et ne jamais pécher. Je ne suis que misère, je suis un néant ; je me sens honteuse, je me sens faiblir. Mais ma volonté veut suivre tous les chemins tracés par Vous.

Mon corps est sur la croix. Je sens ma tête entourée d'épines sans pouvoir la tourner de côté et d'autre, ces épines la blessent de façon lancinante. Dans ma poitrine est gravé le calvaire ; la souffrance de ce calvaire est très douloureuse, indicible. Mais mes lèvres ne désirent balbutier qu’une seule phrase : encore, encore, mon Jésus, toujours davantage de souffrances. La volonté devient folle à l'approche de la crucifixion ; le corps, la pauvre nature s’épouvante et veut s'en détacher, il n'a plus de courage pour une telle souffrance. L'heure approche. Soyez Vous-même, ô mon Jésus, toute la force de votre petite fille qui apparemment se sent abandonnée de tout et de tous.

Bse. Alexandrina Maria da Costa :
Sentiments de l'âme du 6 mars 1942.


[1] Pour adhérer à Dieu et devenir esprit avec Lui des purifications énergiques et terribles sont nécessaires. Celles-ci sont bien plus douloureuses que celles de la nuit des sens; c’est ce qui advient dans la nuit de l’esprit. Saint Jean de la Croix les décrit et affirme qu’elles peuvent être comparées à celles du purgatoire et de l’enfer. (Nuit II, chap. 6-8).
[2] Pendant cette période Alexandrina ayant la sensation de mourir, dicte son testament spirituel, reporté au chapitre sur sa mort qui eu lieu le 13 octobre 1955.
[3] Elle écrira plus tard dans son journal du 31 mai 1946: “Mon sourire est faux mais non pas dans le sens malhonnête; en effet, le sourire de mon âme aux douleurs et à la croix est véridique et continu”.
[4] Le Père Mariano Pinho se trouvait, en effet, à Macieira de Cambra qui est une petite ville assez proche de Balasar. Il y fut envoyé par ses supérieurs et privé d’une partie de son ministère sacerdotal.

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